ÉTATS-UNIS - Les services américains de contrôle des frontières ont ordonné que tous les enfants migrants en détention soient soumis à des examens médicaux, à la suite de la mort la nuit de Noël d’un garçon guatémaltèque de 8 ans, seize jours après celle d’une fillette du même pays.
Ce drame a aussitôt relancé le débat sur le sort des enfants migrants, les démocrates fustigeant “le mépris de la vie humaine” de l’administration Trump et appelant à “mettre un terme à cette politique anti-migrants”.
Le petit garçon, arrêté par le Service des douanes et de la protection des frontières (CBP), avait été “transféré immédiatement” lundi 24 décembre vers 9h30 (heure locale) avec son père vers une structure hospitalière du Nouveau-Mexique après avoir montré “des signes de maladie possible”, selon un communiqué du CBP à l’AFP.
L’équipe médicale a d’abord diagnostiqué un “simple rhume”, mais le garçonnet a ensuite eu une poussée de fièvre vers 13h20, ont précisé les autorités. Gardé en observation pendant une heure et demie, il est sorti de l’hôpital lundi aux environs de 14h50, avec des médicaments prescrits.
Vers 19h, l’enfant a souffert de nausées et de vomissements. “Son père a refusé une assistance médicale plus importante, car l’enfant s’est ensuite senti mieux”, précise le CBP dans un compte-rendu détaillé. Vers 22h, l’enfant a été de nouveau transféré au centre médical, où il est mort lundi juste avant minuit, selon le CBP. Les causes de la mort n’ont pas été établies, indique le CBP, qui a promis un “examen indépendant et approfondi des circonstances” du décès.
Le commissaire Kevin K. McAleenan a ensuite annoncé que l’agence “menait des examens médicaux sur tous les enfants détenus par la CBP” et ”était en train de revoir ses procédures avec une attention particulière à la garde et la détention des enfants de moins de 10 ans”.
Deux décès similaires en moins de trois semaines
Le Guatemala, pays d’origine de l’enfant, a demandé “aux autorités américaines une enquête transparente et sérieuse sur cette affaire”. “Des rapports médicaux ont été demandés pour clarifier les causes du décès”, a indiqué le ministère guatémaltèque des Affaires étrangères dans un communiqué.
Les autorités guatémaltèques ont précisé que l’enfant et son père avaient été arrêtés le 18 décembre alors qu’ils traversaient la frontière américaine pour gagner la ville d’El Paso au Texas. Le 23, ils ont été transférés au poste de police des frontières à Alamogordo (Nouveau-Mexique, sud).
Déjà, le 8 décembre, une fillette guatémaltèque de 7 ans avait perdu la vieaprès son arrestation par des garde-frontières américains à l’issue d’un long périple. Elle était décédée d’un choc septique après son admission dans un hôpital d’El Paso, au Texas.
La mort de Jakelin Caal avait suscité une onde de choc aux Etats-Unis, où des milliers d’enfants migrants sont détenus dans des structures surpeuplées. Elle a été enterrée mardi dans son pays natal, au cimetière de San Antonio Secortez, un village reculé de la commune indigène de Raxruhá, à 150 km environ au nord de la capitale, Guatemala.
“Cette fillette a quitté la maison heureuse, en quête d’un rêve, mais malheureusement elle est morte en chemin”, a dit à l’AFP Alberto Pop, le responsable de la communauté maya d’où était originaire l’enfant.
L’administration Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine son cheval de bataille. En juin, la politique de séparation systématique des migrants mineurs de leurs parents avait provoqué une telle indignation que le président américain avait dû revoir sa copie en interdisant cette pratique.
Il bataille actuellement avec le Congrès pour obtenir le financement de son projet de mur à la frontière avec le Mexique, une promesse de sa campagne présidentielle en 2016, qui a provoqué le 3e shutdown depuis son élection.
Cet article a initialement publié sur Le HuffPost France.